Journal étudiant de la PHYSUM

Conseils

10 choses que j’aurais aimées savoir au début de mon bac

par Élio Desbiens

Un nouvel environnement, des nouvelles personnes, des nouveaux cours plus difficiles qu’avant, des nouveaux professeurs, bref, tout plein de changements en peu de temps. Ça peut être intimidant. Je me rappelle que juste avant mes activités d’accueil j’étais stressé.e de rencontrer de nouvelles personnes et d’apprendre à connaître un nouvel environnement. Je ne savais pas si j’allais aimer les études en physique ou non. Je commence aujourd’hui ma troisième année de bac (apparemment j’ai aimé ça). Après deux ans d’étude et deux stages, j’aimerais partager certaines choses que j’ai apprises lors de mon parcours que j’aurais aimées savoir avant de m’embarquer dans tout ça.

Disclaimer : Je raconte tout de mon point de vue. Tout le monde a un parcours différent, alors ne prends pas tout cet article comme une vérité absolue.

Avant de commencer:

1. Les autres ne sont pas si différents de moi. En tant que jeune personne queer, j’avais un peu peur de me retrouver dans un environnement d’hommes blancs hétérosexuels pour le restant de mes jours. Heureusement, on ne vit plus dans les années 80, et bien que ce soit toujours une grande partie de la démographie du bac en physique, ce n’est plus une majorité flagrante. Dans ma cohorte, il y avait étonnamment beaucoup de filles comparativement aux années précédentes (fait confirmé par un prof qui a vu plusieurs générations d’étudiant.es dans ses cours). Et plus que tout, les personnes s’identifiant à la communauté LGBTQ+ ne se font pas rares.

J’ai été honnêtement étonné.e de me retrouver au milieu de personnes qui me ressemblent et m’acceptent. Même les gens qui ne font pas partie de la communauté LGBTQ+ (en tout cas pas ouvertement) font, en général, preuve d’une très grande ouverture par rapport à la nouveauté.

2. Ça va être difficile, mais tout le monde s’entraide. Contrairement aux domaines de la santé qui sont plus contingentés, la physique est un domaine où tout le monde s’entraide (en tout cas, à l’UdeM). J’ai entendu de mes amies en sciences de la santé que pas mal tout le monde travaille de son côté. C’est du chacun pour soi, et que le meilleur devienne médecin. C’est vraiment tout le contraire en physique! Les places à la maîtrise sont presque illimitées (avec tout de même un gros minimum d’efforts), alors on s’aide à passer au travers du bac, que ce soit entre collègues de cohorte, ou d’ancienne cohorte à nouvelle cohorte.

Ce n’est pas rare de voir un énorme groupe de nouveaux en train de faire un devoir de mécanique classique ensemble. Personnellement, j’adorais ces moments où on s’installait proche de La Planck pour faire nos devoirs ensemble. Faire un devoir de physique de A à Z par soi-même, ce n’est pas évident, alors même pour les gens qui préfèrent travailler seul, c’est possible d’avoir un coup de pouce de ses collègues de classe. Généralement, tout le monde est content de le faire!

3. Les devoirs comptent dans la note finale. Après coup, ça paraît con comme conseil, mais j’avais tellement aucune idée de comment ça fonctionnait à l’université. Au CÉGEP, c’était assez aléatoire si un devoir comptait dans la note finale ou pas. Mais à l’uni, les devoirs comptent, sauf exceptions. Ça va arriver que des profs donnent un devoir pendant les périodes d’examens, mais n'est souvent pas évalué. En effet, dans le département de physique, les professeur.es sont suggéré.es de ne placer aucune remise pendant les semaines d’examens et regardent souvent de l’avis de la classe.

Aussi, les numéros de devoirs sont très très très souvent dans les examens, à quelques variables près. Les devoirs peuvent aussi très bien rehausser la note finale et faire la différence dans le relevé de notes.

4. S’impliquer dans la vie étudiante, ça peut être très bénéfique pour son parcours. Juste participer aux activités, se faire des ami.es et des contacts, c’est déjà cool. Ça sort un peu de sa bulle d’étude continue. En plus, il y a plein de choses différentes que l’on peut faire dans le cadre de l’association étudiante, et l’asso propose plein d’activités différentes. De quoi satisfaire la majorité des étudiant.es! Perso, ça m’a motivé.e dans mes études et ça m’a permis de rencontrer des gens chouettes.

Pendant la première session:

5. Travailler trop, c’est comme travailler pas assez. Donne-toi des pauses. Tu vas voir que ton efficacité va augmenter, et ton niveau de bonheur aussi (je te le souhaite, en tout cas). C’est sûr qu’il faut travailler fort pour obtenir les résultats qu’on veut, mais souvent on estime mal la quantité de travail qu’il faut faire pour obtenir ces résultats. La première session est une bonne occasion pour s’ajuster et trouver le bon équilibre. Mon petit truc personnel pour aider à trouver un certain équilibre de vie dans ce monde fou qu’est la physique est de ne pas consacrer sa fin de semaine en entier aux études. Deux jours sans cours, c’est l’occasion parfaite pour faire une activité avec ses ami.es qui ne sont pas en physique, de lire un livre ou de s’adonner à toute autre activité que l’on trouve plaisante, ce qui me mène au prochain point.

6. Va grimper. Viens faire du bloc avec nous!!! L’escalade, c’est un sport très apprécié par les physicien.nes. Je dis tout le temps que c’est parce qu’il y a beaucoup de physique dans l’escalade, mais honnêtement ça pourrait être toute autre raison un peu aléatoire. Toutefois, ce n’est sûrement pas une coïncidence.

Bon, l’escalade n’est pas la solution ultime à des études faciles et réussies. Cependant, c’est un excellent choix d’activité à faire hors des cours (avis non biaisé évidemment) et avec ses ami.es. Il y a un centre de bloc (Bloc Shop Mile Ex) à 15 minutes de marche du Campus MIL alors c’est vraiment parfait comme activité à faire après les cours

Bien que j’aimerais que tout le monde partage ma passion de l’escalade, ce n’est qu’un exemple d’activité cool à faire pour garder un certain équilibre de vie sain. Laisse aller ton imagination et trouve un trou dans ta semaine pour pratiquer un sport ou une activité créative pour relaxer ton gros cerveau plein de physique et de maths.

Pendant la deuxième session:

7. Les notes, c'est important, mais ce n'est pas tout. Ta vie n’est pas foutue si tu ne pètes pas des scores. Tu as besoin de 3.0 pour passer à la maîtrise. On dit qu’il faut avoir 4.0 et plus de cote Z pour avoir des bourses pour la maîtrise. C’est probablement vrai, mais avec ton baccalauréat obtenu, c’est certainement possible de trouver une maîtrise! Il y a des professeur.es et des universités qui ont plus d’argent que d’autres; il suffit de chercher et d’écrire en masse de courriels, peut-être d’avoir un peu de chance, ou bien juste de savoir bien placer ses cartes lors de ses études de premier cycle.

En complément, avoir un stage à la première année, ça aide par la suite certes, mais ce n’est pas la réponse à tout. C’est vraiment plus facile de trouver un bon stage après sa deuxième année parce qu’on a un peu plus de crédibilité et d’expérience.

Petite note sur les courriels pour demander des stages aux professeur.es : pas besoin de lettre de motivation, sauf si c’est explicitement demandé! Le courriel devrait être la lettre de motivation, et il devrait être assez court, les profs sont des personnes occupées et ils,elles n’ont pas nécessairement le temps de lire les longs textes de tout le monde.

8. Ne pas tout le temps se fier sur ce que les autres disent. On entend ça à chaque année : « Ne fais pas ce cours avec cet autre cours, tu vas mourir. », « Ce cours est impossible. », « Ce cours est ennuyant/trop facile.

Mon avis sur ces commentaires-là, c’est qu’il ne faut pas les prendre pour des vérités absolues. Ça peut aider à choisir entre deux cours, mais honnêtement, si tu penses que tu vas aimer le cours, fais-le, peu importe ce que les gens vont te dire. J’avais entendu que faire le cours de matière condensée en même temps que le cours d’astrophysique 1, c’était terrible (en termes d’organisation dans les cours). Mais j’ai un ami qui l’a fait, et il n’a pas trouvé ça si terrible. So do it.

9. Ne pas (trop) écouter l’avis des gens sur les professeur.es. On s’entend que c’est assez subjectif. On a tous nos préférences en termes d’enseignement. J’ai adoré certain.es professeur.es que d’autres n’ont pas aimé.es du tout, et vice versa. C’est vrai que souvent, un.e professeur.e fait presque l’unanimité, positivement ou négativement. Ça ne devrait toutefois pas être la base d’un choix de cours, et je ne pense pas qu’on devrait arriver dans un cours avec une idée préconçue de notre appréciation du cours.

C’est ok de ne pas savoir ce que tu veux faire dans la vie. Honnêtement, nous sommes tous un peu perdus. En deux ans, le domaine dans lequel je veux poursuivre mes études a changé au moins trois fois, avec des idées d’orientations vers des domaines complètement pas rapport qui ont duré quelques jours. Au final, je n’ai toujours pas de certitude et je dois commencer mes demandes de maîtrise. Ouf.

Mais c’est ok. On ne signe pas un contrat avec le diable et c’est toujours possible de changer de parcours à un moment ou à un autre. Il ne faut pas avoir peur de le faire, parfois la physique (ou le domaine choisi) n’est juste pas pour nous. En cas de grands doutes, ça peut aider d’en parler avec ses pairs ou avec des gens qui sont plus avancés dans leurs études de premier cycle ou de cycles supérieurs.

Bref, ça fait un peu le tour. J’espère que ça aide un tout petit peu. N’hésite pas à m’écrire sur Messenger ou à me trouver à La Planck pour jaser :)) .